D’hier à aujourd’hui
Nous sommes à l’été 1980 à Saint-Chrysostome, Gérald Dagenais et une poignée de bénévoles des Chevaliers de Colomb de l’endroit décident d’organiser un spectacle de démolition de veilles voitures. Pour s’amuser, mais aussi pour amasser des fonds pour les oeuvres des Chevaliers de Colomb. On l’appellera Rallye de démolition Saint-Chrysostome. On ne sait trop comment ça fonctionne, alors on demande l’expertise de Bill Lewis et de son fils Chris de Malone N.Y. qui agiront comme arbitres.
Gérald Dagenais, propriétaire d’une entreprise de recyclage de pièces automobiles, verra à l’organisation et aux inscriptions. Une équipe se forme autour de lui, et par un beau dimanche de juillet 1980, une cinquantaine de veilles « minounes » sont réunies sur le terrain des loisirs du village. La fièvre de la démolition était née à Saint-Chrysostome.
C’est sur une piste de terre battue, plus longue que large, délimitée par des billes de bois sur deux faces et fermée par deux traits de chaux, qu’il faut refaire à chaque course, que s’affrontent les participants de la région.
Beaucoup d’émotions fortes et de plaisirs, autant pour les participants que pour les spectateurs. L’expérience est concluante, c’est une réussite. Si bien, que Gérald Dagenais et son équipe récidive en 1981 et 1982. C’est toute fois en 1983, que le Rallye de démolition de Saint-Chrysostome prendra vraiment son envol. On dépasse largement les 150 inscriptions, et c’est de partout aux alentours que les participants viennent laisser libre cours à leur défoulement.
A cette occasion, pour la première fois, en grande finale, s’affrontent tous les gagnants de la journée, pour déterminer le grand champion. Gérald Dagenais lui-même, nous montre des talents cachés en participant aves ses fils à une « joute de football ».
La renommée du Rallye de démolition de Saint-Chrysostome grandit à chaque année, tant et si bien qu’il faut organiser deux jours de compétition. Dans les années 1985 et 1986, c’est au-delà de 200 véhicules qui furent démolies, pour la plus grande joie des participants, spectateurs et organisateurs. Malheureusement, la frénésie des bénévoles disparaît, et manquant de ressources, les organisateurs sont contraints à l’abandon après celui de 1987, malgré un autre succès. Voyez-vous, cela demande énormément de travail et d’organisation, car il n’y a aucune infrastructure en place pour présenter un tel spectacle. Gérald Dagenais se résigne à cesser les activités du Rallye de démolition, en espérant que, peut-être…
Les journaux en parlent. Ça va brasser à Saint-Chrysostome Le Derby de démolition revient en force à Saint-Chrysostome. Un derby à tout casser En 1992, deux frères Donald et Yvan Bourdeau avec l’aide et aux profits des Chevaliers de Colomb, décident d’organiser le DERBY de DÉMOLITION de Saint-Chrysostome
Donald: « On voyait bien que ce genre de spectacle était toujours apprécié et qu’il y avait de la demande dans la région, c’est ce qui nous a motivé à reprendre le collier à Saint-Chrysostome ».
Les deux ont de l’expérience en derby de démolition, un peu partout dans la région et même aux États-Unis. Yvan a été grand champion à Saint-Chrysostome et Donald finaliste à deux reprises.
Yvan: « On a tenté de prendre ce qu’il y avait de mieux ailleurs, et d’éviter ce qui ne faisait pas l’affaire, évidemment en y ajoutant notre touche personnelle. »
On adopte donc la piste carrée, délimitée par des blocs de béton. Cela rend la tâche plus difficile à ceux qui espèrent se cacher en bout de piste. Résultat, le spectacle est bien meilleur et pas de cachette, tout le monde se démoli. Une autre particularité à Saint-Chrysostome, on inscrit deux classes de véhicules; la classe stock, pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à la préparation du véhicule, mais qui veulent tout de même se payer quelques moments de défoulement et la classe modifiée pour ceux qui sont plus perfectionniste, aiment un véhicule avec plus d’endurance pour encore plus de plaisir. On introduit aussi les 4 cylindres (stock et modifié) et les pick-up.
Donald: « Je savais que cela se faisait ailleurs. Tout ce qui nous manquait, la façon de préparer les pick-up pour les rendre sécuritaires pour les conducteurs. »
C’est donc auprès de Doug Harder de Vancouver, promoteur de Sattelite MOTOR Show, le plus gros derby de démolition en Amérique, que nos deux compères trouvent les informations manquantes. Donc le 12 juillet 1992, sur le terrain des Encans Saint-Chrysostome, contre toute attente, 135 véhicules dont 12 pick-up sont réunis pour le premier Championnat Provincial de Derby de démolition en pick-up.
Suite à une campagne publicitaire en collaboration avec une station radiophonique de Montréal, c’est là que le petit village de Saint-Chrysostome a connu le plus gros embouteillage de son existence. Sur plus d’un kilomètre, on fait la file pour accéder au site du derby de démolition. Entre quatre à cinq milles personnes se rassemblent, sur des estrades de fortune, pour voir des voitures se fracasser les unes sur les autres. Bing! Bang! Ça frappe de partout, et les pick-up, wow, quel spectacle! Premier Derby de démolition pick-up au Québec 12 juillet 1992 à Saint-Chrysostome remporté par Christian Ménard de St-Rémi Un immense succès, la fièvre de la démolition était revenue à Saint-Chrysostome. Mais, peut-être n’avait-elle jamais disparue.
En 1994, les organisateurs déménagent sur le terrain des Chevaliers de Colomb, à l’arrière de la salle communautaire. De cette façon, on pourra mettre en place certaines infrastructures permanentes, afin de faciliter le travail des bénévoles.
En 1995, fini la terre battue et la poussière, on procède à la pose d’une couche d’asphalte sur la piste. Cette opération est financée en totalité par de généreux commanditaires de la région.
En 1997, on adopte le logo officiel. C’est aussi cette année-là que Jean-Paul Chartrand, journaliste sportif bien connu, se joint au groupe à titre de descripteur et commentateur des courses.
C’est en 1998, que la municipalité de Saint-Chrysostome devient propriétaire du centre communautaire et des terrains qui l’entourent. Les Chevaliers de Colomb y conservent le privilège d’organiser le derby de démolition. Toujours dans le but d’améliorer le spectacle et de faciliter le travail des bénévoles, en 1999 on procède au remblaiement des blocs de béton, qui servent de limite à la piste, avec un mélange de sable et de terre bien compacté.
Fini les câbles d’acier qui servent à retenir les blocs entre eux, fini la perte de temps pour les replacés, maintenant plus rien ne bouge, au grand plaisir des spectateurs. C’est cette année là, qu’un nouveau partenaire promotionnel fait son entré, l’Office du tourisme du Suroît. Côté spectacle et question de toujours avoir quelque chose de nouveau à offrir, on introduit une nouvelle classe de véhicule les mini pick-up.
Un grand changement est survenu en 1999, c’est le partenariat du Derby de démolition avec LEUCAN, association qui vient en aide aux familles d’enfant atteint de cancer et de leucémie. De nouveaux horizons s’ouvrent, les bénévoles toujours plus nombreux travaillent ensemble pour LEUCAN.
En 2000, la renommée du Derby de démolition dépasse maintenant les frontières de la Montérégie, et c’est de partout au Québec que l’on vient à Saint-Chrysostome pour assister à cet événement. Il a trop d’inscription, on doit en refuser. On songe à deux jours de compétition. En 1999 Voilà, le Derby de démolition est maintenant réalisé sur 2 jours.
En 2001, nous soulignons le 10e Championnat provincial de démolition en pick-up, avec compétition le samedi, spectacle le samedi soir et finales le dimanche.
En 2002, on introduit une nouvelle classe de véhicule, les Van (full size). Au total 195 véhicules furent inscrits dont 50 camions (pick-up, mini pick-up et van) et 15 000$ furent remis en bourse. Compétition de Van (full size)
Juillet 2002 Pas de doute, la renommée du derby de démolition de Saint-Chrysostome n’est plus à faire, et c’est à la province entière que nous lançons maintenant l’invitation. Avec la volonté de toujours donner le meilleur spectacle et de façon des plus sécuritaires, en innovant à chaque année, et avec la participation de la communauté, le derby de démolition est certes l’un des plus imposant au Québec.
Saviez-vous que le site du Derby de démolition est probablement un des seuls au Québec à posséder une fosse de rétention, approuvé par le Ministère de l’environnement, pour recevoir les huiles et autres matières provenant des autos démolies. L’hiver, la municipalité propriétaire des lieux, utilise la piste comme site d’entreposage des neiges usées. Voilà une belle preuve de travail collectif et de coopération.
Depuis les débuts, c’est au-delà de 400 000$ qui furent remis aux Chevaliers de Colomb et à différents organismes locaux et depuis 1999 le comité organisateur a remis 233 000$ à LEUCAN. Le travail acharné d’une équipe de bénévole, la coopération de tous et la contribution de généreux commanditaires ont donné à cet événement une envergure provinciale. Félicitation et bravo au comité organisateur et aux bénévoles.
Texte : Donald Bourdeau